École supérieure de journalisme

« Un journaliste debout au tribunal vaut mieux qu’un journaliste à genoux devant un pouvoir. »

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Vendre des récits ou des faits

Vendre des récits ou des faits ?

Le journalisme est-il encore un métier d’information, ou devient-il peu à peu une fabrique de récits ? Dans un écosystème médiatique dominé par la concurrence, la recherche d’audience et la rentabilité, le fait brut cède souvent la place à l’histoire bien ficelée. On ne cherche plus seulement à informer, mais à capter l’attention, à séduire, à vendre.

Les faits sont parfois jugés « trop secs », « trop froids ». Alors on les emballe. On les met en scène. On leur ajoute une narration. Une émotion. Un angle qui plaît. Un début, un héros, un conflit. Le récit devient plus important que la réalité. Et quand les faits dérangent le récit ? On les oublie. On les réduit. On les modifie, parfois.

Ce glissement est insidieux. Il ne s’agit pas de mentir, mais d’arranger. De rendre l’information « digeste ». Pourtant, cette logique de storytelling nuit à la vérité. Car le rôle du journaliste n’est pas de distraire ou de conforter, mais de documenter, d’éclairer, de questionner.

Vendre des récits, c’est céder au marché. Donner au public ce qu’il attend. Vendre des faits, c’est lui offrir ce dont il a besoin : une base solide pour penser, comprendre et agir.

Dans une démocratie vivante, les faits doivent toujours primer sur le spectacle. Même s’ils sont complexes, peu vendeurs, ou inconfortables.

Informer, ce n’est pas raconter des histoires.
C’est donner les outils pour les déconstruire.
Et si le récit s’impose, il ne doit jamais écraser la vérité.

« Un journaliste, c’est quelqu’un qui vous explique ce qu’il ne comprend pas à des gens qui n’ont rien demandé. » — Jean Yanne

« Le journalisme, c’est faire du bruit avec du silence. » — Karl Kraus

« Un bon journaliste sait poser les bonnes questions. Un très bon sait éviter d’y répondre. » — Anonyme

« Si tu veux cacher quelque chose, mets-le dans un journal, personne ne lira jusqu’à la fin. » — Anonyme