Le serment d’hypocrate du journaliste …
Le serment d’Hippocrate du journaliste
Et si les journalistes prêtaient, eux aussi, un serment ? Un engagement moral, à la manière des médecins, pour rappeler que leur mission première n’est pas de divertir ni de séduire, mais d’informer avec vérité, rigueur et responsabilité.
Le « serment d’Hippocrate » du journaliste ne serait pas un texte sacré, mais une boussole. Il rappellerait que l’information est un bien public, que la recherche des faits doit primer sur l’opinion, et que la parole donnée à ceux qui ne l’ont jamais doit être protégée comme un acte citoyen.
Il dirait : « Je m’engage à ne pas nuire volontairement par mes mots, à ne pas diffuser ce que je sais être faux, à ne pas servir d’intérêt caché. »
Il ajouterait : « Je refuse de devenir l’outil d’une idéologie, d’un gouvernement ou d’un marché. Je suis au service du public, et non d’un pouvoir. »
Dans un monde où la frontière entre communication et information se brouille, où les algorithmes dictent les sujets et où le sensationnel remplace parfois le réel, ce serment serait un rappel simple : le journalisme est un acte de confiance.
Il ne s’agit pas de neutralité, mais d’honnêteté. Pas d’objectivité pure, mais de transparence assumée. Le journaliste n’est pas un prêtre, ni un juge : il est un éclaireur, un témoin, un veilleur.
Prêter serment, ce serait dire au lecteur :
« Je suis là pour chercher la vérité, pas pour la travestir. »
Et dans une époque troublée, ce serment silencieux pourrait bien être le fondement de tout journalisme digne de ce nom.
« On ne devient pas journaliste pour caresser le pouvoir, mais pour l’interroger. » — Michèle Cotta
« La neutralité est souvent l’autre nom de la lâcheté. » — Robert Fisk
« Le journalisme ne doit jamais être complice de l’oubli. » — Florence Aubenas
« Le journaliste est un archiviste de l’instant. » — Jean-Noël Jeanneney