Le silence n’est jamais neutre
Le silence n’est jamais neutre
On dit parfois que se taire, c’est rester en dehors du conflit. Qu’en gardant le silence, on préserve la paix, on évite les tensions. Mais face à l’injustice, à la désinformation ou à la violence, le silence n’est pas une posture d’équilibre : c’est un choix. Et il n’est jamais neutre.
Quand des journalistes détournent les yeux d’une vérité gênante, quand les médias oublient de traiter certains sujets, quand les institutions ignorent des cris étouffés, ce n’est pas de la prudence : c’est de la complicité. Taire, c’est couvrir. Laisser dire, c’est laisser faire.
Le silence peut rassurer ceux qui détiennent le pouvoir, flatter ceux qui dictent les récits dominants. Mais pour ceux qui subissent, pour ceux qu’on invisibilise, le silence est une double peine : il efface leur voix et nie leur réalité.
Dans une démocratie, le rôle des journalistes n’est pas seulement de dire ce qui se voit, mais aussi ce qu’on ne veut pas voir. Leur devoir est de nommer, d’expliquer, de déranger si nécessaire. Car le silence, en politique comme en presse, devient vite une stratégie de contrôle.
Se taire, c’est laisser parler d’autres à sa place.
C’est permettre à la peur, au mensonge ou à l’oubli de s’installer.
C’est abandonner le terrain de la vérité.
Le silence n’est jamais neutre. Il a un poids, une direction, une conséquence.
Parfois, il protège. Mais trop souvent, il trahit.
« Le journalisme est le remède au poison du mensonge. » — Barack Obama
« Le journalisme est la première ébauche de l’histoire. » — Philip L. Graham
« Une bonne presse vaut mieux qu’un mauvais gouvernement. » — Thomas Jefferson
« Le journalisme est un acte de foi envers la démocratie. » — Walter Cronkite