Ni actionnaires, ni parti politique
Ni actionnaires, ni parti politique
Dans un paysage médiatique de plus en plus concentré, où une poignée de groupes industriels ou financiers détiennent la majorité des journaux, des radios et des chaînes de télévision, une question cruciale se pose : peut-on encore parler d’information libre ?
Quand un média dépend de ses actionnaires, l’indépendance éditoriale devient fragile. Les intérêts économiques prennent souvent le pas sur l’intérêt public. Certaines enquêtes sont freinées, certains sujets évités, certaines voix marginalisées. L’information se fait alors prudente, mesurée, calibrée — non pas pour mieux éclairer, mais pour ne pas déplaire.
De l’autre côté, quand un journal est aux mains d’un parti politique, le risque n’est plus seulement l’autocensure, mais la propagande. L’info devient un outil de communication, un prolongement du pouvoir, un instrument de persuasion. Ce n’est plus le réel qu’on cherche à restituer, mais une ligne à défendre.
C’est pourquoi il est vital de défendre une presse ni soumise au capital, ni au pouvoir politique. Une presse qui appartient à ses journalistes, à ses lecteurs, à ses communautés. Une presse qui ne cherche pas à influencer, mais à informer. Libre de ses choix. Responsable devant le public, pas devant un conseil d’administration.
Ni actionnaires, ni parti politique : juste des faits, des enquêtes, du terrain, du doute, et du courage.
C’est ce journalisme-là, exigeant et indocile, qui mérite d’exister.
Et tant qu’il en restera ne serait-ce qu’une voix,
alors la liberté de la presse ne sera pas tout à fait morte.
« La vérité est rarement rentable, mais toujours précieuse. » — Glenn Greenwald
« La presse est l’instrument du peuple, pas celui du pouvoir. » — François Mitterrand
« L’éthique du journaliste est de se méfier de lui-même. » — Albert Camus
« Le journalisme, c’est une vigilance permanente. » — Elisabeth Badinter