Chronique d’un métier en péril
Il fut un temps où être journaliste signifiait parler au nom du peuple, affronter les puissants, défendre l’intérêt général. Aujourd’hui, trop souvent, ce métier se vide de son sens. Il se fragilise. Il vacille. Il se vend, parfois.
Les journalistes sont pris en étau : d’un côté, la précarité grandissante, les piges sous-payées, les rédactions vidées de leur substance. De l’autre, la pression des actionnaires, des gouvernements, des marques. On leur demande d’aller vite, de faire court, de faire simple. De ne pas faire de vagues.
Le métier n’est pas seulement en crise : il est en danger.
Danger de disparaître dans l’océan du contenu instantané.
Danger de se diluer dans le flux de l’indignation automatique.
Danger de devenir un métier d’exécutants, de relais, de gestionnaires de ligne.
Mais informer, vraiment, c’est autre chose. C’est prendre le risque d’être seul. C’est continuer à creuser quand tout le monde passe à autre chose. C’est écrire contre le vent, contre le confort, contre la peur.
Nous refusons de voir ce métier mourir sous les compromis.
Nous voulons le défendre, dans sa forme la plus exigeante, la plus libre, la plus courageuse.
Car sans journalisme vivant, il n’y a pas de démocratie réelle.
Et sans ceux qui osent informer quand tout pousse à se taire, il ne reste que le bruit.
« Le journalisme doit être une lumière sur les zones d’ombre. » — Lyse Doucet
« La responsabilité première du journaliste est de déranger le pouvoir. » — John Pilger
« Une bonne question vaut parfois mieux qu’une réponse. » — Anne Sinclair
« Le journalisme, c’est une guerre contre l’oubli. » — Antoine de Baecque