École supérieure de journalisme

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L’objectivité meurt quand l’info se vend!

L’objectivité meurt quand l’info se vend

Dans un monde où l’information est devenue un produit, l’objectivité journalistique se retrouve en sursis. Lorsque l’info se vend comme une marchandise, elle cesse d’être un service public pour devenir un levier d’audience, un moteur de clics, une vitrine commerciale. Le journalisme, dans sa mission originelle, vise à éclairer les faits, à contextualiser, à donner du sens. Mais dans une économie médiatique gouvernée par la publicité, les actionnaires, les tendances algorithmiques et les impératifs de rentabilité, la tentation est grande de sacrifier la rigueur sur l’autel de l’émotion et du sensationnel.

Dès lors, l’objectivité – déjà difficile à atteindre – devient un luxe. On privilégie le choc à la nuance, l’opinion à l’analyse, le scoop au suivi. L’info devient un produit d’appel, emballé pour séduire, non pour instruire. Les titres racoleurs remplacent les enquêtes patientes, les faits sont tronqués pour coller aux attentes d’un public ciblé par des algorithmes qui enferment les lecteurs dans des bulles idéologiques. Dans ce système, ce n’est plus la vérité qui guide la plume, mais la performance commerciale.

Quand l’information se vend, le journaliste devient parfois un marketeur malgré lui. Et à force de plaire, il cesse d’informer. C’est la mort lente de l’objectivité : non pas parce qu’elle serait impossible, mais parce qu’elle dérange un modèle économique qui préfère les convictions aux questions, les clics aux preuves. La presse devient alors un miroir déformant, reflétant les désirs de ceux qui paient plutôt que les besoins de ceux qui cherchent à comprendre.

Rendre sa dignité à l’information, c’est sortir du modèle marchand, ou du moins lui résister. C’est défendre une presse libre, financée autrement, guidée par une seule urgence : celle de dire le vrai, même quand ça ne se vend pas.

« L’encre du journaliste est le sang de la liberté. » — Ryszard Kapuściński

« Le journalisme est une parole fragile, mais nécessaire. » — Jean-Claude Guillebaud

« La presse est une boussole morale quand elle ne perd pas le nord. » — Jean-François Kahn

« Le silence des journalistes, c’est l’ombre de la liberté. » — Günter Wallraff