L’information et non l’opinon
L’information, et non l’opinion
Dans un monde saturé de commentaires, de réactions à chaud, de petites phrases, il devient urgent de réaffirmer ce principe simple : le rôle du journaliste est d’informer, pas d’opiner.
L’opinion est partout. Sur les plateaux, dans les éditos, dans les fils X (ex-Twitter), dans les titres eux-mêmes. Chacun y va de sa conviction, de sa « lecture », de son émotion. Mais où sont passés les faits ? Où est passée la rigueur, la vérification, l’enquête patiente ?
L’opinion rassure, divise, séduit. Elle prend moins de temps, elle fait plus de bruit. Elle donne l’illusion du débat, alors qu’elle en ferme souvent les portes. À force d’être partout, elle affaiblit l’information. Elle brouille la réalité. Elle détourne l’attention de ce qui compte.
Un journaliste digne de ce nom n’est pas là pour dire ce qu’il pense. Il est là pour chercher ce qui est. Pour écouter, recouper, contextualiser, révéler. Ce qu’il pense ne doit pas primer sur ce qu’il sait — et surtout, sur ce qu’il peut prouver.
Cela ne veut pas dire qu’il faut être neutre ou tiède. L’information peut déranger, bousculer, mettre en colère. Mais elle doit être fondée, solide, sourcée.
L’opinion est libre. Chacun a le droit de l’exprimer. Mais dans un article, un reportage, une enquête, elle ne doit jamais prendre la place des faits. Sinon, ce n’est plus du journalisme — c’est du commentaire.
Nous choisissons l’information.
Parce que les faits sont têtus.
Parce qu’ils éclairent.
Et parce qu’un public informé vaut mieux qu’un public influencé.
« Le silence du journaliste peut être plus coupable que ses erreurs. » — Jean-Claude Guillebaud
« La peur est le premier ennemi du journaliste. » — Anna Politkovskaïa
« Le journalisme, c’est aussi choisir ce qu’on ne publie pas. » — Hubert Beuve-Méry
« L’indépendance se mesure dans les articles qui fâchent. » — Glenn Greenwald